dimanche 12 août 2012

Séance sur le divan : manucure réactionnelle

Coucou,

Dans la série "les voyages intérieurs de Julie Vernie (peinturlures psychothérapeutiques)", voici l'histoire d'une manucure faite la semaine dernière après le boulot, suite à une réunion marketing un peu lourdingue. Contexte : le client commençait à m'expliquer que sa vision de la femme, c'était la douceur, la tendresse ; que la femme était faite pour mettre au monde des enfants et les allaiter et qu'elle devait être heureuse comme ça sans rien demander de plus. Et moi, en mon for intérieur : "Ne dis rien, Julie, surtout ne dis rien..."

Le soir venu, j'ai pris le temps de me retrouver en face-à-face avec mes ongles, ce qui, en général, me calme. Et je savais parfaitement ce que je voulais. Tant pis pour la saison, j'avais envie de vert foncé ; j'en avais justement ramené un du Brésil et je ne l'avais pas encore essayé ; au lieu de cliquer sur le bouton magique qui m'amènera moyennant finances tous les verts foncés et verts olive dont j'ai envie pour cet automne, j'allais d'abord essayer mon Colorama Elemento qui m'avait coûté environ un euro ; j'allais tenter de superposer le Kiko 395 sur ce vert foncé pour voir s'il ressortait davantage ; et par conséquent, pour essayer les deux ensemble, j'allais faire une manucure au scotch.

Un raisonnement impeccable, vous ne trouvez pas ?

Mais voici ce qui en est sorti :


Pourquoi ai-je dit "mais", alors que j'aime bien le résultat ? C'est que la combinaison du vert foncé, du bronze et des angles évoque quelque chose de militaire. Inconsciemment, ai-je voulu protester contre l'image traditionnelle de la femme que ce phallocrate voulait m'imposer ? C'est bien possible. Mais je n'ai perçu cela que le lendemain matin, alors que ma manucure allait me tenir compagnie pendant toute une journée.

Bilan : de toute façon, j'aime bien les manucures au scotch ; j'aime toujours le vert foncé mais je vais tâcher de lui trouver des applications plus pacifiques et aussi de faire preuve de discernement pour éviter les doublons dans mes choix à venir ; je sais désormais sur quoi appliquer le Kiko 395 (et tous ses cousins de la famille Péridot) pour faire ressortir le duochrome vert ; et personne à mon boulot ne s'est rendu compte que ma manucure disait M... aux cons.

Accessoirement, entre autres imperfections, j'ai aussi constaté que j'avais mal posé mon vernis et que la Sèche Vite l'avait fait rétrécir ; mais c'est une autre histoire dans laquelle moi seule suis en faute...

- La séance est terminée.
- Et c'est combien, Docteur ?
- Ce que vous voulez. Après tout, c'est vous qui faites votre manucure.

Bises :-*
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